Le rachat de Twitter par l’homme d’affaires Elon Musk a provoqué un coup de tonnerre dans l’univers des réseaux sociaux. Démissions, renvois, bouleversements logistiques, polémiques… et quelques nouveautés, aussi, concernant le fonctionnement de la plateforme à l’oiseau bleu. Parmi les nouveautés en question, il y a évidemment Twitter Blue. Cet équivalent d’un abonnement premium (comme ceux de YouTube, Spotify et autres) permet aux utilisatrices et utilisateurs de pousser leur expérience encore plus loin.
Mais cela s’adresse-t-il vraiment à tout le monde ? Quelles sont les raisons qui pourraient conduire quelqu’un à payer 10€ par mois (en moyenne, selon les pays et les intermédiaires d’achat) dans cette formule? Faisons le point…
À quoi sert Twitter Blue ?
Voici pour commencer les principales options exclusives qui viennent avec Twitter Blue :
1. Édition du tweet après publication
Vous est-il déjà arrivé de tweeter… puis de réaliser que vous avez fait une erreur dans le corps du texte ? Twitter Blue donne justement la possibilité de corriger son post sans pour autant le supprimer. À noter qu’une marge de trente minutes est allouée, durant laquelle vous pouvez modifier le contenu à votre guise. Au-delà, il faut s’en remettre à l’ancienne méthode : annuler et recommencer.
- Cette nouveauté servira surtout aux marques qui veulent soigner au maximum leur identité numérique et ne pas donner l’impression de « spammer » les prospects/clients à cause d’une erreur initiale.
- Espérons tout de même que la suppression ne soit pas réservée aux abonnés dans un futur proche. Cela serait un moyen… peu fair play d’aiguiller les inscrits vers le format payant.
2. Pouvoir publier des tweets atteignant jusqu’à 4000 caractères
Il est loin le printemps de l’oiseau bleu où l’on ne gazouillait qu’avec 140 caractères. D’abord parce que la limite a été déplacée jusqu’à 280 caractères depuis quelques années maintenant. Ensuite parce que les threads, ces fameuses suites de publications, multiplient les possibilités d’expression…
… et finalement, c’est notre sujet ici, parce que Twitter Blue va jusqu’à débloquer 4000 caractères. Les artistes, les personnalités politiques et autres créateurs de contenu ont déjà commencé à exploiter cette extension.
Certains se demandent d’ailleurs si cela ne dénature pas le principe fondateur. Alors, évolution ou reniement des origines ? On vous laisse forger votre propre opinion.
3. Partage de médias plus longs
Là encore, les créatrices et créateurs de contenus pourrait y trouver leur compte. Twitter Blue autorise le « téléversement » de vidéos atteignant approximativement 60 minutes (2 Go).
Y aurait-il donc de quoi concurrencer YouTube ? Difficile de spéculer à ce propos. Ce qui est certain, c’est que cette nouvelle opportunité vise à attirer les influenceurs et autres vidéastes et podcasteurs vers Twitter, qui n’était guère davantage qu’un relai jusqu’ici.
Évidemment, cette évolution a fait les choux gras des médias, qui y voient volontiers une « guerre » faite aux autres sites. Comme toujours, ce sera au public de trancher !
4. Réduction des publicités
On sent que les calculs ont été stricts dans l’équipe d’Elon Musk. Contrairement à d’autres équivalents, cette souscription ne permet pas d’échapper totalement à la publicité. Uniquement d’en supprimer 50%.
Rien de très intéressant, donc. Mais puisque les annonces se révèlent particulièrement envahissante sur Twitter, peut-être que cela soulagera un peu votre parcours de lecture…
5. Priorisation dans les résultats de recherche et les fils de discussion
Là encore, l’oiseau bleu souhaite permettre aux entrepreneurs de mettre leurs créations, publications, promotions en avant. Selon un principe similaire au backlinking sur Google, d’ailleurs, le fait même d’interagir avec un compte rend les posts auxquels vous réagissez plus visibles. Par exemple, si une star répond à la question d’un fan, elle figurera plus haut dans le classement.
6. Une poignée d’améliorations ergonomiques
Nous n’allions pas consacrer une section entière à chacun de ces changements, car ils pointent tous dans une direction similaire : optimiser l’expérience de lecture et permettre à l’abonné(e) de mieux s’organiser. Par exemple :
- Les articles populaires, ceux liés à vos centres d’intérêt, sont repérés et plus visibles.
- Un mode de lecture simple donne une version allégée des threads et de ce qu’ils contiennent. C’est uniquement esthétique, toutefois : le contenu reste entièrement accessible.
- Un système d’onglet assez poussé rend la gestion de votre navigation plus confortable. Il s’étend aux fameux « spaces», ces salons audios intégrés récemment à Twitter.
7. Deux fonctions diverses, et un changement… polémique
Citons finalement l’arrivée des images de profil NFT, faisant office de biens digitaux dont vous êtes la/le propriétaire. Mais aussi un accès à la double authentification, apportant une couche de sécurité supplémentaire à votre compte Twitter.
Et ce n’est pas tout. Nous avons gardé le basculement qui a fait couler beaucoup d’encre numérique depuis quelques semaines… la certification. La fameuse coche bleue.
Coche bleue, dorée, grise… quand l’oiseau s’emmêle les pinceaux
Soyons honnêtes : il est difficile de s’y retrouver dans le flot d’annonces faites par Elon Musk et ses chargés de communication depuis le rachat.
Et le nouveau système de certification fait partie des sources de confusion. Il n’y a pas si longtemps encore, la précieuse coche bleue était gratuite. Pour l’obtenir, cependant, il fallait avoir une certaine réputation en tant que personnalité politique, artiste… ou être un groupe, une société prouvant son caractère officiel.
Désormais, tout ce système a été repensé.
- Les coches bleues concernent soit (comme avant) les « célébrités »… soit (c’est nouveau) les particuliers étant abonnés à Twitter Blue. Des petits malins s’en sont beaucoup amusé dans les premières heures – on voyait fleurir toutes sortes de comptes fake, se faisant passer pour telle ou telle vedette.
Dès lors, les développeurs ont ajouté une option : lorsque vous survolez la coche bleue (ou plutôt entourée de bleu) avec votre curseur, on vous explique dans quelles circonstances la certification a été acquise. Voici un exemple.
- La coche grise ne concerne que les comptes officiels rattachés aux gouvernements.
- La coche dorée, de son côté, est attribuée aux organisations officielles. Selon des informations récentes, son coût pourrait se hisser jusqu’à… 1000 euros. À vérifier dans les semaines à venir, évidemment.
Espérons que tout cela se stabilise rapidement. Il est en tout cas certain que ce réseau social change de cap.
Twitter Blue : alors, est-ce que ça vaut le coup ?
Twitter Blue, à ce stade (car des nouveautés doivent arriver), révolutionne-t-il la plateforme désormais possédée par Elon Musk ? Non, nous n’irons pas jusque-là.
Peut-on qualifier cet abonnement d’absolument inutile, comme certains le font ? Cela semble un peu exagéré aussi.
Votre décision de souscrire à cette formule premium va dépendre de vos attentes et de vos objectifs. La plus-value se révèle intéressante si vous comptez générer des profits et faire grandir votre base de clientèle via le réseau social. En revanche, la lectrice ou le lecteur occasionnel(le) passera probablement son chemin…
Source : Twitter