Les scientifiques explorent actuellement des moyens pour mettre une présente humaine durable sur Mars. Cependant, cette entreprise s’avère pour le moment très compliqué. En effet, si l’on souhaite vivre sur Mars, il faudra relever et résoudre de nombreux obstacles. Pour le moment, la question proprement dite n’est pas de comment vivre sur Mars, mais comment y survivre.
Tout est à construire sur Mars
Michel Blanc, astronome à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP) résume la situation en une phrase en disant à L’Express, « tout est à construire ». Déjà, au niveau de la santé, on sait que les colons seront physiquement affectés par le fait de rester longtemps dans l’espace.
Le français Thomas Pesquet, qui a déjà séjourné à bord de la Station spatiale internationale (ISS) pendant sept mois, souffre par exemple d’atrophie osseuse et musculaire. Mais cet obstacle n’est pas insurmontable pour autant puisque de nombreux programmes et contre-mesures auraient déjà été mis en place pour rester en forme.
Seule, l’énergie nucléaire serait exploitable sur Mars
Outre l’aspect santé, les colons devront dès leur arrivée sur Mars s’attaquer à la question de l’énergie. En effet, produire de l’énergie sera indispensable pour alimenter les modules de vie.
À l’heure actuelle, l’énergie qui convainc le plus les scientifiques serait le nucléaire. D’après Francis Rocard, astrophysicien et responsable du programme d’exploration du système solaire au centre national d’études spatiales (CNES), l’énergie nucléaire est « la plus viable malgré les risques. En plus, elle fonctionne jour et nuit ».
Justement, la Nasa a récemment conçu un prototype prometteur avec le département de l’énergie : le Kilopower. Il s’agit d’une centrale miniature qui fait la taille d’un rouleau d’essuie-tout. Elle fonctionne à l’uranium-250 et une fois équipée de systèmes de sécurité et de protections anti-radiations, cette centrale ne dépasse pas la taille d’une poubelle mais suffit à subvenir aux besoins d’une petite base.
Quid des radiations, de l’oxygène et de l’alimentation ?
Mais ce ne sont pas les seuls obstacles à surmonter. Les colons pourraient également être amenés à vivre sous la surface de Mars pour échapper aux radiations sur Mars. En effet, ces rayonnements cosmiques peuvent provoquer des cancers.
D’ailleurs, en matière d’oxygène, Mars n’en dispose que de 0,13% et contient 96% de dioxyde de carbone. Pour y remédier, les scientifiques songent à fabriquer de l’oxygène artificiel en utilisant un instrument comme Moxie, qui peut transformer du CO2 en O2.
Enfin, pour ce qui est de l’alimentation, les besoins en eau pourraient être couverts par les dépôts de glace récemment localisés mais il faudra les extraire, les faire fondre et les purifier. Côté nourriture, une étude de la Nasa affirme qu’il serait possible de faire pousser au moins des pommes de terre et d’autres chercheurs explorent également d’autres plantes pouvant être cultivées sur Mars.
En définitive, vivre sur Mars ne pourra être possible qu’une fois tous ces obstacles résolus. Et pour le moment, ce n’est pas gagné…