Quelqu’un a détourné le texte de votre roman sans utilisation ? Vos voisins font beaucoup trop de bruit et vous envisagez des poursuites ? Vous êtes sûr(e) d’avoir droit à un héritage… que vous n’avez pourtant pas perçu ? LegiGPT ne vous sera absolument d’aucune utilité.
Tous ces cas doivent être supervisés par un magistrat humain. Celui qui pourra défendre vos intérêts, et qui mettra son expérience, sa connaissance du droit à votre service.
La variante de ChatGPT qui nous intéresse ici n’est pas à jeter aux oubliettes pour autant ! À condition de se fixer des limites – et donc de comprendre les siennes – LegiGPT apparaît comme un outil intéressant dans le domaine légal, car il est en mesure de répondre à vos questions juridiques de la plus simple des manières. La séance est ouverte…
Un assistant juridique en ligne qui protège votre budget
Difficile de payer les honoraires d’un avocat à chaque fois qu’on nourrit un doute sur le plan juridique. Et c’est là que LegiGPT prend de l’intérêt.
Ce robot le dit lui-même : il n’est pas un professionnel du droit. Il n’a ni cette prétention, ni cette légitimité. Sa force, comme chez tous ses équivalents d’ailleurs, c’est son accès direct à une immense base de données.
Selon le principe du machine learning, cette déclinaison du fameux ChatGPT a emmagasiné (ce qu’il annonce d’emblée) pas moins de 148191 articles de loi jusqu’au 17 avril 2022. De quoi faire rugir de colère un étudiant en droit.
Précisons que cet assistant juridique IA est français. Par conséquent, il se base, dès lors, sur les lois régissant l’hexagone. Les 148191 articles sont issus soit de la législation nationale, soit des « lois adoptées par les autres pays et organisations internationales ». Les traités européens, par exemple, ont été comptabilisées.
À priori, on peut donc attendre un « sourcing » de qualité. La machine, comme il se doit, analyse vos questions et répond en prenant la législation pour base.
Que dire, alors, en ce qui concerne les réponses ?
Le droit et ses travers : est-ce que LegiGPT trouve la balance ?
Toute personne ayant fréquenté une faculté de droit le sait : il n’y a rien de mécanique au moment de rendre une décision judiciaire. Il y a la loi d’une part, l’esprit des lois de l’autre. La jurisprudence (autrement dit, pour simplifier, les jugements rendus par le passé), la doctrine (les analyses d’experts) et tout simplement les circonstances entrent en ligne de compte.
LegiGPT semble avoir partiellement « conscience » de ces fondamentaux.
Prenons un exemple fait maison. Nous vous présentons nos excuses par avance : comme souvent, la réponse est longue.
Comme vous pouvez le constater, la question juridique formulée n’est ni trop précise, ni trop vague. Elle ressemble à un exercice qu’on pourrait retrouver comme sujet d’examen.
Nous vous laissons apprécier le retour de cet assistant juridique virtuel.
Chez JustGeek, nous nous sommes mis d’accord sur les constats suivants :
- LegiGPT respecte une certaine méthodologie. Il commence par annoncer le domaine du droit concerné. Il ne manque pas de citer les articles de loi concernés. Il en tire des conclusions.
- Nous avions imaginé, pour autant, une réponse plus nuancée. Le robot affirme sans broncher que « les frais d’intervention de l’entreprise de désinsectisation devront être pris en charge par le propriétaire du domaine privé envahi par les frelons asiatiques ». Pas de conditionnel. Pas de « En principe » à se mettre sous la dent. ChatGPT, le grand frère, se montre bizarrement plus délicat !
- Il y a une recommandation hors-de-propos à la fin de l’explication. Pourquoi l’ordinateur se sent-il obligé (même s’il a raison) d’expliquer que faire appel à des professionnels est plus sage ? Nous lui avons tout de suite dit que c’était notre intention !
Qu’importe. Pour vous livrer notre avis, reprenons le deuxième point.
LegiGPT : un limier juridique – pas plus
Si ce modèle de traitement du langage n’avait aucun intérêt, nous ne l’aurions pas présenté. Cependant, il livre un exemple parfait des limites auxquelles se heurte l’intelligence artificielle « nouvelle génération ».
Suite à sa réponse un peu trop affirmative, il a paru judicieux de creuser un peu…
Pas de certitude, donc. Pourtant, telle qu’elle était formulée, la démonstration ne laissait aucune place au doute, non ?
Il faut vraiment voir ce chatbot spécialisé dans les articles de loi comme un limier virtuel. Il renifle en un rien de temps toutes les données judiciaires (accessibles au public) à sa disposition. Puis il vous livre le résultat, comme un chien tenant le journal entre ses dents.
Pour poursuivre la métaphore, c’est pratique : vous n’avez pas eu besoin d’aller jusqu’à la boîte aux lettres afin de récupérer la gazette. Médor s’en est chargé. LegiGPT, lui, vous économise des clics, des pages feuilletés…
C’est tout. Pour le reste, il faut garder ses bonnes habitudes : consulter un spécialiste, garder son esprit ouvert et critique…
Un conseiller juridique pratique, qui doit encore évoluer : découvrez LegiGPT
Si vous souhaitez tester ce dévoreur de codes, d’arrêtés et de décrets informatisés, il suffit de suivre de se rendre sur le site LegiGPT en cliquant sur ce lien. Son fonctionnement en tant qu’« index » aidera probablement les étudiants à accélérer leurs recherches. Pour bénéficier d’un éclaircissement, LegiGPT présente un certain intérêt.
Le reste du temps, il faudra se résigner à régler quelques factures. Ce n’est pas demain que le système juridique sera entièrement pris en charge par des machines. Espérons d’ailleurs que cela n’arrive jamais.
La justice n’est peut-être pas toujours juste malgré son nom, mais elle n’en reste pas moins humaine. Là où les intelligences artificielles ne le sont pas !
Source : Twitter