Le Chat par Mistral AI : tout savoir sur le ChatGPT made in France

Logo Le Chat Mistral AI

Les Américains n’ont pas le monopole de la FinTech. Ainsi, le succès phénoménal d’OpenAI ne doit pas faire oublier que des alternatives existent, en France notamment. Certains vont jusqu’à considérer « Le Chat », le chabot IA développé par la firme parisienne Mistral AI, comme plus intéressant que ChatGPT.

Est-ce vraiment le cas ? Si oui, pourquoi ? Quelles sont les caractéristiques et les avantages de ce modèle de traitement du langage bleu-blanc-rouge ?

Voici une synthèse spécialement concoctée par l’équipe. Allez-vous changer d’IA ? Alterner ? Passer votre chemin ? Nous vous laissons évidemment décider 😊.

Qu’est-ce que Mistral AI et son IA « Le Chat » ? Date de lancement, fondateurs…

Tout d’abord, il ne faut pas confondre Mistral AI et « Le Chat ». Le premier correspond à une start-up ; le second à l’assistant intelligent qu’elle a créé. En tout cas, l’histoire de cet IA générative est très récente. C’est en avril 2023 que l’aventure a officiellement commencé.

À l’origine du projet, on retrouve un trio ; Messieurs Arthur Mensch, Guillaume Lample et Timothée Lacroix. Ils ont chacun accumulé une belle expérience chez des géants du numérique, tels que DeepMind (Google) ou encore Meta. Désormais, ils volent de leurs propres ailes.

Précisons qu’en réalité, la start-up développe plusieurs solutions. Nous allons toutefois nous concentrer sur le cousin français de ChatGPT dans cet article. « Le Chat », donc.

Le Chat Mistral AI

« Le Chat » par Mistral AI : avis et comparatif face à ChatGPT

Nous avons évidemment testé ce chatbot. Sachant qu’il est amené à évoluer, voici ce qu’on en peut dire au mois de juin 2024.

Précisons que nous gardons l’information la plus importante pour le dernier point de cette liste 😉.

1. La vitesse

Premier constat : cette intelligence artificielle répond un peu plus lentement.

Pour le même prompt (Écris-moi un texte de 150 mots sur le thème : bananes), le pionnier américain livre un texte complet en 8 secondes. Son concurrent français, lui, a besoin de 12 secondes.

La différence n’a pas d’incidence réelle sur l’expérience utilisateur. D’autant que cette rapidité varie en fonction de nombreux critères (connexion Internet, fréquentation du site, nécessité d’une recherche, etc.).

2. La qualité du contenu

Nous n’avons pas noté de différence majeure entre le contenu de « Le Chat » et celui de ChatGPT. Bien sûr, pour établir un comparatif précis, il faudrait faire une batterie de tests plus large, mais pour l’heure, rien ne nous a alertés.

Autrement dit, selon les sujets, on peut compter sur des informations satisfaisantes. Ni trop précises, ni trop évasives, elles compilent et restituent l’essentiel à propos de la requête formulée.

Attention : nous précisons « selon les sujets », car il reste essentiel de vérifier vos sources. De ne pas considérer comme certaine une explication donnée. Si cette thématique vous intéresse, sachez que nous lui consacrons une petite section ci-dessous.

En attendant, il semblerait que l’agent conversationnel né dans l’Hexagone offre le même type de réponse, et tutoie un niveau d’exactitude (ou d’inexactitude…) similaire.

Il y a quand même un twist : chez « Le Chat », on vous invite à choisir entre plusieurs modèles de réponse.

Profondeur ou rapidité, longueur ou concision : à vous de trancher

« Le Chat » de Mistral AI dispose de quatre modèles :

  • Le premier, « Large », est activé par défaut. Il met l’accent sur le raisonnement. Les textes peuvent être plus long si les prompts semblent l’exiger.
  • Le deuxième, « Next », va droit à l’essentiel. Cela sacrifie forcément quelques subtilités.
  • « Small » est à employer avec précaution : le texte généré est extra-comprimé et très ciblé.
  • Enfin, le modèle « Codestral » met en vedette le code informatique.
« Le Chat » par Mistral AI : les modèles de langage disponibles

3. L’interface

De ce côté-là, il n’y a rien à dire… et ce n’est pas forcément un compliment. Peut-être pour ne pas perdre les usagers, « Le Chat » reprend à peu de choses près le même habillage que celui de ChatGPT.

Nous n’avons détecté aucune différence majeure. Évidemment, le design a été un peu ajusté. Pour le reste, c’est du copier-coller.

4. Les fonctionnalités

Sur ce plan-là, ChatGPT a quelques longueurs d’avance. Récemment, il a intégré toute une constellation d’options ; on pense, entre autres, à l’analyse de données ou à la génération d’images. Bien sûr, ce sont des améliorations payantes (20$ par mois). Elles n’en restent pas moins présentes. 

« Le Chat », lui, s’en tient à un fonctionnement basique. Au moment où nous rédigeons ces lignes, il ne reconnaît pas les fichiers image, et n’en crée pas davantage.

Cela va-t-il évoluer ? Il semblerait que oui. Une version payante se profile. En l’état, on doit se contenter d’un échange classique entre l’homme et la machine.

5. La créativité

Cet aspect permet de percevoir une différence intéressante entre les deux alternatives.

  • ChatGPT n’a jamais ressemblé à un animateur du Club Med ; cela dit les conversations virtuelles avec ce premier représentant de l’IA 2.0 ont, sous certaines conditions, un côté poétique, créatif, parfois aborde.
  • Il est beaucoup plus difficile d’obtenir ce changement de ton avec Chat Mistral. Non qu’il soit « moins bon ». C’est son principe de base qui le rend plus sérieux. Plus factuel. Il mise tout sur le côté informationnel.

Plusieurs avis clients rapportent alors des capacités supérieures en programmation. C’est à vérifier, mais cela semble logique, étant donné son grand souci d’objectivité.

6. La maîtrise de la langue française

Voilà ce qui fait le sel du chatbot de Mistral AI. Voilà qui lui donne une chance particulière sur les marchés francophones. Le contexte de création rend la gestion du français plus fine.

Même si le cador étasunien s’en sort très bien avec la langue de Molière… il va souvent se tromper et intégrer des mots qui n’existent pas vraiment ou qui n’ont fait l’objet d’aucune traduction !

Ceux qui travaillent quasi exclusivement en français apprécieront cette compétence. L’agent conversationnel de Mistral AI lit mieux les questions posées dans cette langue. Les réponses instantanées contiennent, en moyenne, moins d’erreurs.

Le Chat vs ChatGPT : lequel a « gagné » ?

Au risque de vous décevoir, on ne peut pas vraiment désigner de lauréat. D’abord parce qu’on manque de recul. Ensuite car le choix dépend des attentes de chacun(e).

Vous avez besoin de faire décrire des nuances chromatiques lors d’un dialogue interactif ? Seul ChatGPT vous apportera satisfaction, pour le moment.

Vous ne connaissez que vaguement l’anglais, et communiquez via la langue de l’Hexagone ? « Le Chat » est susceptible de vous intéresser.

Nous ne manquerons pas de vous renseigner quant aux avancées majeures du nouveau robot intelligent. Et en guise de bonus, nous vous livrons un petit test à réaliser pour percer à jour l’approximation de ces personnages virtuels.

Les IA sont-elles fiables ? Le test de la nécrologie télévisée

Nous profitons de cette section pour faire une démonstration… un peu déprimante.

Sachant qu’elle vaut aussi bien pour « Le Chat » que pour ChatGPT. Et sans doute pour tout équivalent développé et publié en 2024.

Lorsqu’on interroge ces chatbots sur des données « évidentes », ils ne se trompent normalement pas. On ne vous dira pas que Donald Trump est le président du Japon, ou que Touche pas à mon poste est présenté par Mao Zedong.

Seulement voilà. Quand on décide de sonder big data (ils sont supposés puiser dans cette immense base) sur des éléments plus pointus… le résultat se révèle trop souvent catastrophique.

Un petit test simple permet de le constater ; je l’ai nommé « le test de la nécrologie télévisée ». Pensez à la mort d’un personnage de fiction. La série peut être connue, mais le décès, lui, sera de préférence anecdotique. Pour ma part, j’ai choisi « Melrose Place », et le départ d’un certain Thomas Sterling, qui intervient rapidement en saison 6.

Quand l’IA est créative… mais dit n’importe quoi

Il faut savoir qu’en réalité, cet homme dans la force de l’âge meurt subitement d’une crise cardiaque. Cela n’empêche pas ChatGPT et « Le Chat » de l’assassiner selon plein de modes opératoires différents.

En réalité, plutôt que de dire « Je ne sais pas », ce robot spécialisé dans le dialogue intelligent va… inventer une réponse.

Alors évidemment, il est possible de s’en sortir dans la vie sans savoir comment Monsieur Sterling a péri. Mais si le traitement automatique se permet autant d’erreurs, sans nuances dans le domaine des séries… pourquoi ne le ferait-il pas pour le reste ?

La puissance de l’esprit critique contre l’automatisme des machines

Tout cela nous invite à conserver précieusement l’esprit critique humain. Contrairement aux instances digitales, l’homme (au sens global du terme) ressent des émotions, saisit bien mieux les nuances, l’absurde, les intentions cachées…

Les intelligences artificielles ont vraiment le potentiel de nous assister. De renforcer notre productivité. Cela étant dit, elles ont leurs limites. Notre objectif ? Les dépasser 😉.


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1 commentaire
  1. Bonjour,

    IA par ci, IA par là ; alors que cela n’existe pas !
    Le père Noël n’existe pas, sauf que c’est une ordure nous dit-on.

    Intelligence artificielle (IA), un slogan publicitaire, car il est matériellement impossible que l’intelligence soit artificielle, nous avons ici, deux mots qui se contredisent, comme : un gentil salaud, une belle pourriture, un tueur à gages intègre.

    L’intelligence, c’est la capacité que nous avons, entant qu’être vivant qui peut se penser lui-même, de nous représenter le réel.

    Réel et artificiel, y a comme un truc qui ne va pas.

    Ce ne sont que des algorithmes programmés par des humains ; des humains avec une intention derrière cette programmation et sachons que tous les humains ne nous veulent pas du bien.

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