Cloudflare a bloqué plus de 400 sites de streaming en France : une mesure efficace ou une simple illusion ?

Cloudflare bloque plus de 400 sites de streaming en France, mais ces restrictions restent facilement contournables.

En 2024, Cloudflare a bloqué 402 sites de streaming sportif illégal en France suite à neuf décisions de justice. Une action qui pourrait sembler significative, mais qui, en réalité, pose question quant à son efficacité. Comme l’a révélé TorrentFreak, ces sites restent accessibles en dehors de l’Hexagone et les moyens de contournement sont nombreux.

Un blocage local et facilement contournable

Cloudflare s’est conformé aux injonctions judiciaires françaises en appliquant un géoblocage sur les sites concernés. Autrement dit, ces plateformes ne sont plus accessibles via le réseau de Cloudflare en France, mais restent disponibles ailleurs. Ce n’est pas une première pour la société américaine, qui a déjà appliqué des restrictions similaires en Italie et au Japon.

Cependant, ce type de blocage n’empêche en rien les administrateurs des sites visés de réagir. Il leur suffit de changer de prestataire d’hébergement ou d’infrastructure pour contourner la mesure. D’ailleurs, Cloudflare le reconnaît lui-même : ses blocages sont d’une efficacité limitée puisque les sites restent accessibles s’ils quittent son réseau.

Un faux espoir pour les ayants droit

Les décisions de justice visant à restreindre l’accès aux sites pirates ne sont pas nouvelles. En France, les autorités multiplient les blocages de sites de streaming et d’IPTV illégaux pour protéger les diffuseurs officiels. Pourtant, ces actions ressemblent plus à une course sans fin qu’à une véritable solution.

En effet, les sites pirates ont l’habitude de changer régulièrement de noms de domaine. Une fois bloqués, ils réapparaissent sous une autre URL, rendant ces décisions quasi obsolètes dès leur mise en application. De plus, les internautes peuvent contourner ces restrictions en quelques clics en modifiant simplement leur DNS pour utiliser un service non censuré.

Cloudflare refuse d’aller plus loin

Si Cloudflare applique ces restrictions à son service de diffusion de contenu (CDN), l’entreprise refuse catégoriquement de toucher à son résolveur DNS public 1.1.1.1. Selon elle, bloquer des sites via ce service reviendrait à censurer l’accès à Internet à une échelle mondiale, ce qui pose de sérieux problèmes juridiques et éthiques.

L’entreprise souligne également qu’elle n’est pas le prestataire le plus adapté pour faire appliquer ce type de mesures. « Parce que Cloudflare ne peut pas supprimer du contenu qu’elle n’héberge pas, d’autres fournisseurs de services sont mieux placés pour régler ces problèmes », précise-t-elle dans son dernier rapport de transparence.

Une stratégie inefficace

Avec ces nouvelles restrictions, les ayants droit espèrent freiner le piratage, mais la réalité est tout autre. Ces blocages ne sont qu’une barrière temporaire que les sites contournent rapidement. Les internautes, quant à eux, s’adaptent facilement en changeant de DNS ou en utilisant un VPN.

Cloudflare continue de coopérer avec la justice tout en résistant aux tentatives de régulation trop strictes. L’entreprise pourrait toutefois être amenée à revoir sa position si les pressions judiciaires s’intensifient. Mais pour l’instant, une chose est sûre : bloquer des sites pirates par le biais des fournisseurs DNS ne réglera pas le problème du piratage.

Source : TorrentFreak


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