Pourquoi vous devez éviter de vous connecter avec Google, Facebook ou autres

Single Sign On SSO Stop

De nos jours, le web regorge de plateformes en tous genres, qu’il s’agisse de réseaux sociaux, de boutiques en ligne, de forums ou encore de sites d’information. Chacun d’entre eux nécessite bien souvent la création d’un compte utilisateur pour accéder à l’intégralité des fonctionnalités.

Pour s’épargner la fastidieuse étape de remplir un énième formulaire d’inscription et mémoriser un mot de passe supplémentaire, beaucoup se laissent tenter par les boutons « Connectez-vous avec Google », « Se connecter avec Facebook » et autres raccourcis séduisants. Il suffit d’un clic, et le tour est joué ! Notre compte est créé sans effort.

Mais derrière cette apparente simplicité se cachent des implications non négligeables en termes de sécurité et de vie privée. Avant de presser aveuglément ce bouton tentateur, prenons le temps d’examiner ses dessous…

SSO, kesako ? Un système d’authentification ultrapratique… mais pas sans risque !

Cette méthode d’authentification unique omniprésente sur le web répond au doux nom de « Single Sign-On », ou SSO. Elle permet de s’inscrire et se connecter à un service en ligne en utilisant un compte préexistant auprès d’un géant du numérique comme Apple, Google, Facebook, Microsoft ou encore X (Twitter).

Vu du côté des plateformes, le SSO facilite grandement le recrutement et la rétention d’utilisateurs. Pour nous internautes, c’est la promesse d’une expérience fluide, sans rupture : nul besoin de créer un énième identifiant, et un seul mot de passe à retenir !

SSO Single Sign On

Toutefois, cette praticité a un prix. Malgré ses atours futuristes, le SSO n’échappe pas aux lois immuables de la sécurité informatique. En concentrant nos accès sous une même identité, nous plaçons tous nos œufs dans le même panier.

Si notre précieux sésame Google ou Facebook venait à être compromis par un pirate informatique, c’est l’ensemble de nos comptes liés qui se retrouveraient à sa merci ! Il pourrait alors usurper notre identité numérique sur de nombreuses plateformes en ligne.

C’est pourquoi, en contrepartie de sa facilité d’utilisation, l’authentification unique exige une vigilance accrue sur notre compte « maître ». Un mot de passe en béton, idéalement couplé à une authentification à double facteur (2FA), est un must absolu !

Le SSO, une passoire pour nos données personnelles ?

Outre ses implications sécuritaires, le SSO soulève aussi des questions épineuses sur le plan de la confidentialité. Car en nous connectant via Google ou consorts, nous leur donnons implicitement l’autorisation de partager nos données avec le site tiers.

Or, combien d’entre nous prennent vraiment le temps de passer en revue les informations transmises lors de ce processus ? Dans le feu de l’action, il est tentant de cliquer sur « Accepter » ou « Confirmer » sans trop y réfléchir. Pourtant, nous cédons ainsi à des entités commerciales un accès privilégié à notre sphère intime.

se connecter avec google partage informations

Mieux vaut donc garder à l’esprit que la facilité n’est jamais gratuite. Si Google et Facebook mettent autant en avant leur solution d’authentification universelle, c’est qu’ils y trouvent aussi leur compte ! En traçant les sites sur lesquels nous nous rendons, ils enrichissent leur profil de consommateur à notre sujet.

Certes, il est possible de révoquer a posteriori l’accès octroyé aux différents services. Mais cela ne garantit nullement que nos données seront supprimées de leurs serveurs pour autant. Une fois partagées, impossible de revenir en arrière…

À lire également : 👉 Comment empêcher Google de suivre votre activité en ligne

Y a-t-il des alternatives pour concilier praticité et maîtrise de nos données ?

À l’heure actuelle, plusieurs pistes s’offrent à nous pour garder le contrôle sans rogner sur le confort. La plus évidente consiste à créer un compte autonome pour chaque plateforme, en s’appuyant sur un gestionnaire de mots de passe fiable comme Bitwarden ou Keepass.

Autre option possible, la création d’une adresse e-mail Google dédiée aux inscriptions en ligne, associée à des informations fictives (nom, prénom, adresse, etc.). C’est d’ailleurs la méthode que j’utilise personnellement pour m’inscrire sur les sites qui le nécessitent.

Ainsi, même si les données associées à cette adresse e-mail sont partagées avec des tiers, elles ne sont pas directement liées à mon identité réelle. Cela n’empêche pas totalement le suivi de mes activités en ligne, mais elle ajoute une couche supplémentaire de confidentialité et me permet de compartimenter mes données.

Autre option futuriste, l’identité numérique souveraine, ou « Self-Sovereign Identity » (SSI) en anglais. Ce nouveau paradigme, promu notamment par des projets comme Solid ( ou Social Linked Data, en anglais) du père du Web Tim Berners-Lee, propose de stocker nos données personnelles dans des « pods » (personal online data stores) sous notre responsabilité.

L’idée ? Nous redonner la main sur nos informations, afin d’en contrôler finement l’accès au cas par cas, plutôt que de les confier aveuglément aux géants du net. Bien que cette technologie en soit encore à ses balbutiements, elle offre une perspective intéressante pour l’avenir de la gestion de notre identité numérique.

En attendant la démocratisation grand public de ces solutions décentralisées, la sagesse commande de réfléchir à deux fois avant de céder aux sirènes de la facilité. Dans le doute, mieux vaut opter pour un compte dédié à la plateforme avec un mot de passe robuste généré par un gestionnaire !

Ce qu’il faut retenir

Nos données personnelles sont notre bien le plus précieux. Les confier aveuglement aux géants du numérique via le Single Sign-On (SSO), c’est prendre le risque d’en perdre le contrôle et de fragiliser la sécurité de nos comptes.

Alors certes, se créer un identifiant dédié sur chaque plateforme prend quelques secondes de plus. Mais c’est un maigre effort au regard des enjeux ! Avec un bon gestionnaire de mots de passe et un soupçon de méthode, il est tout à fait possible de concilier ergonomie et maîtrise de nos données.

Car après tout, rester maître de notre identité numérique, cela n’a pas de prix !


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1 commentaire
  1. Ouais je fais pareil, j’ai une adresse mail « poubelle » avec laquelle je m’inscris sur les sites qui l’oblige mais en dehors de ça : un mot de passe unique pour chaque site.

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