Avec l’urgence climatique et les enjeux de santé publique, la question des émissions polluantes des voitures est plus que jamais d’actualité. Et dans ce débat, les véhicules électriques sont souvent présentés comme la solution miracle pour une mobilité plus propre. Mais qu’en est-il vraiment ? Les voitures électriques sont-elles si vertueuses que ça, ou cachent-elles une face plus sombre ? On fait le point dans cet article, chiffres et études à l’appui !
La production des voitures électriques, le talon d’Achille environnemental
Commençons par le commencement : la fabrication des voitures électriques. Et autant le dire tout de suite, c’est là que le bât blesse côté pollution. En effet, produire un véhicule électrique émet bien plus de CO₂ que pour une voiture thermique classique.
La raison principale ? Les fameuses batteries, indispensables pour stocker et restituer l’électricité. Leur fabrication nécessite l’extraction de métaux rares comme le cobalt, le lithium, le nickel ou le graphite une activité minière très énergivore et polluante. Il faut compter des dizaines de kg de minerais, des centaines de litres d’eau et de nombreux produits chimiques pour produire une seule batterie.
Résultat, selon l’ADEME, l’Agence de la transition écologique, l’empreinte carbone d’une voiture électrique peut être jusqu’à deux fois plus élevée que son équivalent thermique au moment de quitter l’usine. Un sacré handicap environnemental de départ, qui varie bien sûr selon la taille du véhicule et de sa batterie.
Mais avant de condamner les véhicules électriques, voyons ce qui se passe une fois qu’ils commencent à rouler !
À l’usage, les voitures électriques inversent la tendance
C’est un fait, la production d’une voiture électrique a un fort impact environnemental. Mais cette pollution initiale est en réalité largement compensée dès que le véhicule se met à rouler.
En effet, contrairement aux moteurs thermiques qui rejettent du CO₂ à chaque kilomètre parcouru, les moteurs électriques n’émettent aucun gaz à effet de serre lors de leur utilisation. Certes, il faut bien produire l’électricité qui les alimente, mais même en tenant compte du mix énergétique (nucléaire, renouvelables, charbon…), le bilan carbone reste bien meilleur.
Toutes les études sérieuses le montrent : à partir de 40 000 km, soit environ deux ans et demi d’utilisation moyenne, une voiture électrique aura rejeté au total deux à quatre fois moins de CO₂ qu’une voiture essence ou diesel. Et l’écart ne fait que se creuser avec le temps !
Autre avantage côté pollution : en roulant, les voitures électriques n’émettent aucun gaz d’échappement, et donc aucun oxyde d’azote (NOx), un gain considérable pour la qualité de l’air et la santé publique. En revanche, contrairement à une idée reçue, elles ne rejettent pas forcément beaucoup moins de particules fines issues de l’abrasion des freins, des pneus et de la route que les voitures thermiques récentes.
Certes, grâce à leur système de freinage régénératif, les voitures électriques utilisent moins leurs freins, ce qui réduit d’autant les émissions de particules, notamment les plus fines et nocives. Mais leur poids généralement plus élevé peut les conduire à s’équiper de pneus plus larges, qui provoquent une abrasion et une remise en suspension des poussières au sol plus importantes.
Cela étant, il faut noter que la nocivité exacte des particules hors échappement reste à préciser. Toujours selon l’ADEME, « il n’est pas certain que les concentrations réelles de particules hors échappement aient des effets significatifs, ni que leur nuisance soit similaire à celle des autres polluants issus des gaz d’échappement des véhicules ». Des études complémentaires sont nécessaires sur le sujet.
Des progrès attendus côté production dans les années à venir
On l’a vu, le principal point faible écologique des voitures électriques concerne leur production, et notamment l’extraction des matériaux de batterie. Mais de ce côté aussi, des progrès sont en cours pour réduire leur impact.
Première piste d’amélioration : la relocalisation des usines de batteries en Europe et en France. En effet, produire ces équipements chez nous plutôt qu’en Chine permettra de diviser par quatre leurs émissions de CO₂, grâce à notre mix électrique très décarboné (nucléaire et renouvelables). Plusieurs « gigafactories » sont ainsi en projet, comme celle de Renault à Douai.
Autre levier : le recyclage des batteries en fin de vie. Aujourd’hui, seule une petite partie des cellules usagées est récupérée pour fabriquer de nouvelles batteries. Mais avec la multiplication des véhicules électriques, une véritable filière de recyclage est en train de se structurer pour réutiliser un maximum de matériaux. À terme, on estime que 80% du poids d’une batterie pourra être recyclé !
Enfin, les constructeurs travaillent sur de nouvelles chimies de batteries moins gourmandes en métaux rares, voire totalement différentes comme les batteries solides ou au lithium-soufre. De quoi réduire la pression sur les ressources minières et l’impact environnemental de leur extraction.
Avec toutes ces innovations, on peut espérer une baisse de 30% des émissions de CO₂ liées à la production des voitures électriques d’ici quelques années. De quoi rendre leur bilan carbone encore plus vertueux !
Alors, voitures électriques ou thermiques, qui gagne ?
Il est temps de faire les comptes. Au regard des différents éléments présentés dans cet article, peut-on dire que les voitures électriques sont moins polluantes que les voitures thermiques ?
La réponse est oui, mais avec quelques nuances. Sur l’ensemble de leur cycle de vie, de leur fabrication à leur destruction en passant par leur utilisation, les véhicules électriques émettent bien moins de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques que leurs homologues essence ou diesel. L’écart est net et significatif.
Cependant, cet avantage environnemental ne se vérifie qu’à partir d’un certain kilométrage parcouru, de l’ordre de 40 000 km. Avant cela, le lourd tribut écologique de la production des batteries pèse sur le bilan carbone des voitures électriques.
De même, la question des particules fines hors échappement (freins, pneus, route) reste à préciser. Si les voitures électriques ont des atouts dans ce domaine (freinage régénératif), elles n’ont pas non plus fait disparaître le problème. Des études complémentaires sont nécessaires pour quantifier leur impact réel.
C’est pourquoi les voitures électriques ne sont pas la solution miracle pour réduire l’empreinte environnementale des transports. Pour les petits rouleurs qui font moins de 10 000 km par an, une voiture essence récente et bien entretenue peut se révéler au moins aussi peu polluante. Le choix d’un véhicule doit donc se faire au cas par cas, selon les usages de chacun.
De plus, rappelons que le véritable enjeu pour une mobilité durable, c’est de réduire la place de la voiture individuelle dans nos déplacements. Qu’elles soient électriques ou thermiques, les voitures consomment des ressources, de l’espace public et de l’énergie. Les alternatives comme les transports en commun, le vélo ou la marche à pied restent bien plus écologiques !
Conclusion
Alors, les voitures électriques sont-elles vraiment plus vertes que leurs cousines à pétrole ? La réponse est globalement oui, comme le montrent les études sur leurs émissions de CO₂ et de polluants au long de leur vie. Mais attention à ne pas en faire des wonderwomans de l’écologie non plus ! Pour que leurs atouts environnementaux s’expriment pleinement, encore faut-il rouler suffisamment avec, recycler leurs batteries et surtout, les utiliser avec parcimonie. Car le véhicule le moins polluant reste celui qui ne roule pas !
Et vous, que pensez-vous des voitures électriques ? Sont-elles l’avenir de l’automobile ou un gadget écolo survendu ? Partagez-nous votre vision en commentaires !
Quoi qu’il en soit, nous aurons pas le choix que d’y passer. Pour l’instant je ne suis pas encore prêt à changer ma voiture essence pour une électrique car je n’ai ni les moyens, ni l’envie… Elle roule encore très bien donc pourquoi changer ?